L’Auto publie une « Édition spéciale » en décembre 1924 consacrée entièrement au Rugby. Le jeu connait une progression fulgurante après guerre avec un nombre de nouveaux clubs et de pratiquants en constante augmentation principalement dans le Sud. Cela se fait malheureusement au détriment de la qualité de jeu et du fair-play… En témoigne la désastreuse finale aux jeux Olympiques de Paris cette année là…
L’Auto – 14 décembre 1924 ÉDITION SPÉCIALE GRATUITELe Développement du Rugby français
SA PLACE DANS LA COMPÉTITION INTERNATIONALE Espoirs et Déceptions Injustes critiques. — La diffusion du sport au ballon ovale. — Des forteresses qui tombent. — On ne peut courir à la fois deux lièvres: Championnat et match international
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Ce concert de lamentations, nous l’avons d’ailleurs entendu au lendemain de France-Amérique1, et nous avons vu tous les bons amis se dresser l’injure aux lèvres. Faisant preuve d’une bonne foi admirable, ils vitupérèrent la brutalité de nos mœurs, les excès de la foule, de cette foule incontrôlable venue on ne sait d’où pour assister à un match, comme l’on va assister à une parade.

Carte postale Patauberge – H.L. Roowy.
UNE BELLE PROGRESSION

Notre infériorité actuelle A QUOI TIENT-ELLE? Individualités en déclin ou mauvais jeu d’équipe?

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Ce n’est pas tant dans ses individualités que dans le jeu qu’elle pratique qu’il convient de modifier notre équipe. Le match d’Inverleith2 n’a pas d’ailleurs démontré autre chose. En effet, l’ardeur, le cran et la détermination de nos joueurs y furent constamment remarquables; seulement, l’infériorité de nos avants en mêlées fermées, et surtout en mêlées ouvertes, s’y manifesta, on peut dire, d’une manière éclatante. Et c’est précisément là, et pas autre part, qu’il faut reconnaître la cause de notre défaite.
Fendez donc l’oreille à nos plus anciens joueurs, remplacez-les par des nouveaux, vous n’en aurez pas moins, dans l’état actuel du rugby français, une équipe qui sera relativement pauvre en atouts devant le jeu britannique. Toute la question, quand nous rencontrerons un quinze représentatif d’une des nations d’outre-Manche, sera de savoir si nos adversaires ont de bonnes divisions d’attaque. Si oui, toutes les chances seront contre nous; si non, nous pourrons espérer la victoire. Tant que nos avants n’auront pas appris à servir plus rapidement leurs demis dans les mêlées fermées et à créer des occasions d’attaque en talonnant dans les mêlées ouvertes, notre situation restera fâcheusement stationnaire dans les compétitions internationales. Voici l’opinion du Dr Jean Delrieu, de Toulouse, dans le Sportsman:
De malaise, il n’y en a pas


Ce que sont devenus les premiers internationaux


Déclin d’arrières

14-12-1924 – page 2

Voici les Règles officielles du Rugby tel que pratiqué en France en 1924:
Les Règles officielles du Rugby
I – INTRODUCTION Le football rugby est joué par deux équipes, chacune composée de quinze joueurs au maximum. Le sol dés terrains sur lesquels se disputent les épreuves officielles de l’Union doit être de gazon ou herbe fauchée au plus ras. Tous autres sols sont absolument interdits. Les matches de championnat ne peuvent se disputer que sur des terrains préalablement acceptés par la Commission compétente. Dans les épreuves officielles, toute équipe ne présentant pas sur le terrain quinze joueurs en tenue régulière, au jour et à l’heure fixés, est considérée comme forfait et déclarée comme battue au bénéfice de son adversaire. Il en sera de même pour toute équipe ne jouant pas la durée de temps réglementaire. Terrain. Le terrain doit avoir la forme d’un rectangle. Les dimensions extrêmes ne doivent pas dépasser 100 mètres de longueur, ni 70 mètres de largeur, et doivent se rapprocher autant que possible de ces dimensions. Les dimensions minima devront être les suivantes: longueur, 95 mètres; largeur, 66 mètres, ligne de ballon mort à 15 mètres des lignes de touche, barrières du public à 3m50 des lignes de touche. Le terrain devra être aussi horizontal que possible; La pente maxima ne devra pas être supérieure à 1 centimètre par mètre. La nature du terrain doit être indiquée dans la demande d’homologation adressée à la Commission. Le terrain ne doit présenter ni trous, ni bosses. Les lignes démarquant les limites du champ de jeu doivent être convenablement marquées ; on les désigne sous le nom de lignes de but (aux extrémités du terrain) et de lignes de touche (sur les côtés du terrain). Sur chaque ligne de but et à distance égale des Lignes de touche, il y aura deux poteaux verticaux, nommés poteaux de but, ayant plus de 3m.50 de hauteur et séparés par une distance de 5m.50, unis par une barre transversale à 3 mètres du sol. Objet. Le but du jeu est de lancer le ballon, d’un coup de pied, par-dessus cette barre transversale et entre les poteaux. Le ballon dont on se servira pour jouer sera ovale et se rapprochera autant quo possible des dimensions et du poids suivants: Longueur: 28 cent. à 28 cent. 50. Le grand périmètre: 76 cent. à 79 cent. Le petit périmètre: 64 cent. 50 à 66 cent. Poids: 370 grammes à 412 grammes. Il sera cousu à la main et n’aura pas moins de 8 points par 2 cent. 1/2. II – DEVOIRS DES OFFICIELS — RÉSULTATS — DÉFINITIONS – ORGANISATEURS Lignes de ballon mort. A une distance ne dépassant pas S mètres derrière chaque ligne de but, et parallèlement à celles-ci, se trouveront des lignes dénommées Lignes de Ballon Mort. Si le ballon, ou un joueur tenant le ballon touche ou dépasse ces lignes, le ballon est dit: mort (et le jeu est arrêté). But. La partie du terrain comprise entre la ligne de but, la ligne de ballon mort et les prolongements des lignes de touche, est appelée But. Les lignes de but sont en but. Touche. Les parties du sol attenant directement aux côtés du terrain de jeu et entre les deux lignes de but, sont nommées Touche. Les lignes de touche, ainsi que tous les poteaux et drapeaux marquant ces lignes ou le milieu du terrain, ou les lignes de 22 mètres sont en touche. Touche de but. Les parties du sol attenant directement aux quatre coins du terrain de jeu et situées entre les lignes de but et les lignes de touche respectivement prolongées, et en dehors du but, sont appelées Touches de But. Les poteaux et les drapeaux des coins du terrain sont en touche de but. Coup tombé. Se donne en laissant tomber le ballon à terre et en le frappant avec le pied quand il rebondit. Coup placé. Se donne en frappant du pied le ballon qui a été préalablement placé sur le sol à cette intention. Coup de volée. Se donne en laissant tomber le ballon de ses mains et en le frappant du pied avant qu’il n’ait touché terre. Tenu. Il y a tenu lorsque celui qui porte le ballon est lui-même tenu par un ou plusieurs joueurs du camp opposé, de manière qu’il ne peut ni le passer, ni le jouer. Dribbler. C’est faire avancer le ballon au moyen de petits coups de pied. Mêlée. Il y a mêlée lorsqu’un ou plusieurs joueurs de chaque camp se groupent autour du ballon à terre ou lorsqu’ils se placent en groupe dans l’attente du ballon et pour permettre qu’on le pose au milieu d’eux. Tous les joueurs dans la mêlée doivent avoir les deux pieds sur le sol au moment où le ballon est mis dans la mêlée. Il ne peut y avoir mêlée qu’à l’intérieur du terrain de jeu. Le ballon n’est pas régulièrement en mêlée avant d’avoir dépassé un joueur de chaque camp. Essai. Un essai est gagné par le joueur qui met le premier la main sur le ballon en contact avec le sol dans le but ennemi. Touché. Est fait lorsqu’un joueur met le premier la main sur le ballon en contact avec le sol dans son propre but. Gain d’un but. Pour gagner un but, il faut envoyer le ballon par un coup tombé où placé, directement du terrain de jeu par-dessus la barre transversale du but de l’adversaire, que le ballon en passant touche ou non cette barre on l’un des poteaux, pourvu qu’après avoir quitté terre il ne touche au préalable ni le sol, ni un joueur. Le coup de pied placé exige que le ballon ait été placé intentionnellement pour le gain d’un but. Un but ne peut être gagné ni par un coup de volée, ni sur un coup d’envoi ou de renvoi. En avant. A lieu quand le ballon est projeté dans la direction du but adverse, soit avec la main, soit avec le bras écarté du corps, même si le ballon est rattrapé par le joueur. Rebond. Quand le ballon frappe un joueur sur toute partie du corps, sauf les bras et les mains et rebondit en avant. Arrêt de volée. A lieu quand un joueur saisit le ballon de volée et que celui-ci provient directement de l’adversaire à la suite d’un coup de pied, d’un en avant. Le joueur fait une marque avec son talon à la place où l’arrêt a été fait. Si un joueur fait un arrêt de volée, il a droit à un coup franc, même si un en avant ou un coup de main à été sifflé, n’importe quel joueur de son camp peut donner le coup franc ou placer le ballon. Coup d’envoi. C’est un coup de pied placé, donné du centre du terrain et par lequel on met le ballon en jeu. 1° Au commencement de la partie, 2° A la mi-temps par le camp opposé à celui qui l’a mit en jeu au début de la partie. 3° Après le gain d’un but, par le camp qui a perdu ce but. Au moment où le coup de pied est donné. A) Les adversaires doivent se tenir à dix mètres du ballon. En cas d’infraction, le coup de pied pourra être recommencé. B) Les joueurs de l’équipe qui donne le coup d’envoi ne dépasseront pas le milieu du terrain, tant que le coup de pied n’aura pas été donné. En cas d’infraction, une mêlée aura lieu au centre du terrain. C) Les joueurs ne peuvent charger tant que le coup d’envoi n’a pas été donné. Si le ballon tombe en touche, le camp opposé peut accepter le coup, faire redonner le coup d’envoi ou réclamer une mêlée au milieu du terrain. Coup de renvoi ou de 22 mètres. Est un coup de pied tombé, donné à moins de 22 mètres de la ligne de but de ce1ui qui donne le coup de pied. Le coup de renvoi a lieu: 1° quand le ballon franchit la ligne de touche de but, ou celle de ballon mort; 2° Après un essai non transformé en but; 3° Après un «touché». Tant que le coup de pied n’est pas donné: A) Tous les joueurs du camp qui donne le coup de pied doivent se tenir en arrière du ballon; en cas d’infraction, le camp lésé pourra réclamer une mêlée au milieu de la ligne des 22 mètres. B) Les adversaires ne peuvent avancer, ni charger au delà de la ligne des 22 mètres; en cas d’infraction, le coup de pied pourra être recommencé. Si le ballon va en touche, le camp opposé peut accepter le coup de pied, faire redonner le coup de renvoi, ou réclamer une mêlée au milieu de la ligne des 22 mètres. Au coup d’envoi, le ballon devra franchir une distance supérieure à dix mètres, et au coup de renvoi il doit dépasser la ligne des 22 mètres. S’il en est autrement, l’adversaire peut faire recommencer le coup d’envoi ou de renvoi, ou bien réclamer une mêlée au centre du terrain, ou au milieu de la ligne des 22 mètres, suivant le cas. 3. Arbitres et juges de touche. Pour toutes les parties, il faut un arbitre et deux juges de touche. Pour les championnats et autres épreuves officielles de l’Union, la désignation de l’arbitre fait l’objet d’une réglementation spéciale. L’arbitre doit porter un sifflet dont le son arrêtera le jeu et siffler spontanément dans les cas suivants: a) Quand un joueur fait et marque un arrêt de volée; b) Quand le jeu est brutal, déloyal ou incorrect. A la première faute, il doit on avertir le joueur ou l’expulser du terrain, mais, en cas de récidive, l’arbitre est forcé d’expulser le joueur ou de faire un rapport qu’il enverra à l’Union; c) Quand il estime qu’il y a danger à continuer; d) Quand il désire arrêter le jeu pour un motif quelconque; e) Quand il est touché par le ballon ou le porteur du ballon; dans ce cas, on fera une mêlée à l’endroit même où il se trouvait quand il a été touché; f) A la mi-temps et à la fin de la partie. L’arbitre est seul chronométreur et a le droit de prolonger la partie pour compenser des suspensions imprévues. Il ne sifflera pas la mi-temps ou la fin de la partie tant que le ballon n’aura pas cessé d’être en jeu. Si un essai ou un coup franc vient d’être obtenu, il laissera donner le coup d’essai ou le coup franc et arrêtera le jeu immédiatement après; g) Quand il voit une irrégularité de jeu au moyen de laquelle l’équipe attaquante gagne un avantage; h) Quand il s’aperçoit qu’il y a infraction aux règles 5 et 15; i) Quand il veut appliquer une pénalité; j) Quand il accorde un but ou un essai; k) Quand le ballon va en touche de but. Pouvoir de l’arbitre. L’arbitre est le seul juge pour toutes les questions de fait, mais il pourra être fait appel de ses décision concernant les questions d’interprétation des règlements. 4. Règles. Les capitaines des deux équipes tirent au sort au commencement de la partie. Le gagnant a le choix du camp ou du coup d’envoi. Chaque équipe jouera de chaque côté du terrain un temps égal, fixé à l’avance. La partie est officiellement de quatre-vingt minutes. Résultat. La victoire se décide à la majorité des points. Le gain d’un essai vaut 3 points. Le gain d’un but après essai vaut 2 points. Le gain d’un but sur un coup franc ou après arrêt de volée vaut 3 points. Le gain d’un but sur coup tombé en cours de partie vaut 4 points. En cas d’égalité de points, le match est déclaré nul et les restrictions prévues à l’article 1006 des règlements concernant l’organisation des championnats de football. III – MANIÈRE DE JOUER — DÉFINITION 6. Manière de jouer. Le jeu commencé, il est permis à tout équipier, pourvu qu’il ne soit pas hors jeu, de donner des coups de pied dans le ballon, de le ramasser et de courir avec, de le frapper ou de le passer en arrière ; mais on ne doit pas le ramasser dans les cas suivants: a) Dans une mêlée; b) Quand il est à terre ou a été mis à terre après un tenu. Le ballon peut être passé ou lancé par un joueur à un autre, pourvu qu’il ne soit pas passé ou lancé en avant. Quand on joueur vient à être tenu, sous peine de coup franc, il faut immédiatement qu’il mette le ballon à terre, face à la ligne de but adverse. 7. Hors jeu. Tout joueur est hors jeu: 1° S’il pénètre on cherche à pénétrer dans une mêlée par le côté de ses adversaires; 2° Si, involontairement ou non, le ballon a été joué ou touché en dernier lieu, derrière lui, par un joueur de son propre camp. Un joueur est susceptible d’être hors jeu derrière la ligne de but adverse, mais non derrière sa propre ligne de but, sauf dans le cas d’un coup de pied franc dans son propre camp, auquel cas il doit se tenir en arrière du ballon jusqu’au moment où le coup de pied est donné. Un joueur hors jeu cesse de l’être: a) Quand un adversaire a couru cinq mètres avec le ballon. b) Quand un adversaire a donné un coup de pied dans le ballon, l’a touché sans parvenir à s’en emparer ou lorsque le ballon a touché un adversaire; c) Quand le joueur de son propre camp qui a joué en dernier lieu le ballon ou un joueur de son camp portant le ballon le dépasse dans la direction du but ennemi. 8. Un joueur hors jeu ne jouera pas le ballon et ne gênera, ni activement, ni passivement un adversaire; il ne devra approcher, ni rester intentionnellement à moins de cinq mètres d’aucun adversaire attendant le ballon. Toute infraction à cette règle donne le droit au camp opposé de choisir soit: d) Un coup franc au point où l’infraction a été commise; e) Une mêlée au point où le ballon a été joué en dernier lieu avant l’infraction. Sauf si l’infraction a été involontaire, auquel cas on formera une mêlée au point où l’infraction a été commise. 9. Arrêt de volée. Si un joueur fait un arrêt de volée, un coup franc sera accordé, même si l’arbitre a sifflé pour un en avant ou un coup de main; n’importe quel joueur de son camp peut donner le coup franc ou placer le ballon. 10.Coups francs. Tout coup de pied franc accordé doit être donné. Les coups francs peuvent être au choix, des coups placés, tombés ou de volée, mais doivent être donnés dans la direction de la ligne de but. Lorsque pour donner le coup franc, le joueur retrouve derrière sa propre ligne de but, il devra faire franchir au ballon cette ligne. En cas d’infraction, le camp opposé pourra, s’il n’a pas pu jouer le ballon, faire recommencer le coup de pied. Le coup de pied doit être donné d’un point quelconque en arrière de la marque et à même distance de la ligne de touche. En cas d’infraction, une mêlée sera faite au point de la marque. IV – PÉNALITÉS 11. Coup de pied franc. Un coup franc est accordé, si un joueur: a) Touche volontairement le ballon avec la main dans une mêlée, se couche à terre dans la mêlée, fait sortir avec la main le ballon dans la mêlée, ou le prend dans la mêlée avec les mains ou les jambes; b) Ne lâche pas immédiatement et devant lui le ballon quand il est tenu; c) Étant par terre, ne se relève pas immédiatement; d) Empêche un adversaire de se relever ou de lâcher le ballon; e) Fait un tenu illégal ou de l’obstruction (art 8); f) Arrête intentionnellement un adversaire qui n’a pas le ballon; g) Donne intentionnellement des coups de pied à un adversaire ou lui fait un croc-en-jambe; h) Ne met pas loyalement le ballon dans la mêlée, ou si celui-ci étant sorti, l’y fait rentrer volontairement avec le pied ou avec la main; i) Sans courir lui-même sur le ballon, charge ou gêne un adversaire qui n’a pas le ballon; j) Crie «en jeu» ou une expression équivalente alors que tous les joueurs ne sont pas remis en jeu; k) Ne faisant pas lui-même partie de la mêlée, gêne les arrières adverses en restant en avant du ballon quand celui-ci est encore en mêlée; l) Empêche volontairement la mise correcte du ballon en mêlée; m) Commet volontairement et systématiquement faute nécessitant une mêlée ou seulement cause volontairement une perte de temps inutile; n) Faisant partie d’une mêlée, lève un ou deux pieds avant que le ballon ait touché terre dans la mêlée. Pour tous ces coups francs, le point où a lieu l’infraction est pris comme marque et n’importe quel joueur du camp bénéficiaire peut placer le ballon ou donner le coup de pied. Pour infraction à l’article (i), l’arbitre accorde, au camp du bénéficiaire, soit: A) Une mêlée au point où le ballon a été joué en dernier lieu. B) Un coup franc à la place où l’infraction a été commise. V – GÉNÉRALITÉS 12. Touche. Le ballon est en touche quand il traverse le plan de la ligne de touche soit seul, soit porté par un joueur en touche appartient au camp opposé à celui qui a touché le ballon en dernier lieu sur le terrain, excepté dans le cas ou le porteur du ballon a été projeté en touche par l’adversaire. Dans ce dernier cas, la touche appartient au camp du porteur Un joueur du camp bénéficiaire met le ballon en jeu à la place où il a traversé la ligne de touche. a) En le lançant dans le terrain, perpendiculairement à la ligne de touche, b) En mettant le ballon dans une mêlée formée à 10 mètres de la touche et sur une perpendiculaire partant du point où le ballon est sorti en touche. Quand l’arbitre siffle une infraction pour la mise en jeu, le camp adverse jouera le ballon conformément à l’indication du paragraphe précédent, c’est-à-dire par une mêlée à 10 mètres. 13. But après essai. Quand un camp a marqué un essai, un joueur de ce camp prend le ballon au point où l’essai a été marqué et suivant une direction parallèle aux lignes de touche l’apporte dans le terrain de jeu à telle distance qu’il juge utile et dispose le ballon pour un coup de pied placé. Ce coup de pied est régi par l’article n°10 en ce qui concerne le droit de charger, le camp défendant devant se tenir derrière sa ligne de but. C’est affaire à l’arbitre de veiller, avant que le coup de pied ne soit donné, à ce que le ballon soit sorti parallèlement aux lignes de touche. Jeu déloyal. L’arbitre doit accorder un essai si, d’après lui, un essai aurait été marqué sans aucun doute, s’il n’y avait eu une manœuvre déloyale de la part des adversaires. Il ne doit pas accorder un essai, mais un «coup de renvoi» si, d’après lui, un essai n’aurait pas été marqué suite à une faute ou un acte déloyal. Dans le cas d’un essai accordé, le coup de pied de but sera donné de n’importe quel point sur une ligne parallèle à la touche, et passant par l’endroit, ou se trouvait le ballon au moment de l’incorrection de jeu. 14. Tenu en but. Si, dans le but, le ballon est en possession d’un joueur et que ce joueur soit honnêtement tenu par un adversaire avant qu’il ait touché le sol, on devra faire une mêlée à 5 mètres de la ligne de but, et en face de l’endroit où s’est produit le «tenu». 15. Coup de renvoi. Après un essai non transformé en but, ou un «touché», une touche de but ou un «ballon-mort», le ballon sera remis en jeu par un coup de renvoi; toute l’équipe de celui qui donne le coup de pied doit être derrière le ballon au moment où le coup de pied est donné. En cas d’infraction, l’arbitre ordonnera une mêlée au milieu de la ligne des 22 mètres. 16. En avant. Dans le cas d’un «en avant» le ballon est rapporté à l’endroit où l’infraction a été faite, et une mêlée a lieu à moins toutefois qu’un arrêt de volée n’ait été marqué et accordé, ou que l’«en avant» ne profite immédiatement à l’adversaire. 17. Le ballon franchit la ligne de but. Lorsqu’une équipe, envoie de de quelque façon que ce soit le ballon dans son propre but, puis y un touché ou lui fait franchir la ligne de touche, de but ou de ballon mort, le ballon est remis en jeu par une mêlée. L’adversaire peut réclamer la mêlée au point d’où est parti le ballon en dernier lieu, avant de franchir la ligne de but. Tout joueur a, par contre, le droit de défendre son but, de faire un touché dans son but si le ballon y a été envoyé par un adversaire, et dans ce cas le ballon est remis en jeu par un coup de renvoi donné des 22 mètres. 18. Coups de pied. crocs-en-jambe, costume Il est interdit, de donner volontairement des coups de pied ou faire des crocs-en-jambe. Toute infraction à ce règlement peut entraîner l’expulsion du joueur. L’arbitre, du reste, aura plein pouvoir pour interdire telle partie du costume qui lui paraîtrait devoir être dangereuse. 19. Fautes «en but». En cas d’infraction aux règles, produites dans le but par l’équipe attaquante, un «touché» sera accordé où l’infraction est commise par la défense, une mêlée est accordée à 5 mètres de la ligne de but, en face de l’endroit où l’infraction a été commise. 20. Infractions non prévues. S’il y avait infraction à une règle ou s’il se produisait une faute non prévue et qu’il en résultât un avantage pour le côté opposé, l’arbitre ne sifflera pas et laissera le jeu se poursuivre; mais si cette équipe n’en reçoit aucun avantage, le ballon sera reporté à l’endroit où la faute a été commise et on formera une mêlée à ce point.Le Rugby au Jeux Olympiques de Paris 1924


Ed. du 22 mai 1924
A. G.3
Le jeu et les joueurs LA foule accourue, dimanche, à Colombes pensait bien applaudir une victoire de la France. Elle venait aussi voir le jeu particulier des Américains. Dès le début, il fut facile de constater que les Américains n’étaient pas du tout disposés à se laisser faire. Au contraire, ils étaient bien décidés à prendre la direction des opérations, ce qu’ils firent, d’ailleurs, avec beaucoup de décision. Ils jouèrent à vive allure, ce qui est tout à leur honneur. Dupont commet la faute de passer à Galau, qui manque la balle, et l’ailier Rogers ramasse et marque le premier essai pour l’Amérique. Le but est manqué. Il y a dix minutes que la partie est commencée. Les Américains continuent à dominer.

Match contre la Roumanie le 4 mai 1924 Cyril Rutherford (arbitre de touche), René Araou, Jean Etcheberry, Adolphe Bousquet, Jean Bayard, Raoul Got, Etienne Piquiral, Albert Dupouy, Félix (dit René) Lasserre, André Béhotéguy, Gilbert Gérintès, Clément Dupont, Adolphe Jaureguy, Étienne Bonnes, Aimé Cassayet, Louis Béguet, Jacques Muntz (arbitre).
R.-W. MAGNANOU.4

Le 11 mai 1924, contre la Roumanie. De gauche à droite, debout: Goodman, Hyland, Dixon (accroupi), Valentine, Turkington, Clark, Patrick, Williams, Austin, Leyshon (arbitre). Assis: Mannelli, Graff, Cleaveland, Doe, O’Neil, Devereux, Scholtz.
L’Auto – 20 mai 1924 RUGBY Des fervents du rugby éprouvèrent dimanche, à Colombes, deux grosses désillusions. La première sera rapidement guérissable; une défaite s’oublie rapidement, même si elle est aussi complète que le fut celle du tournoi olympique. Car toute défaite, si elle blesse l’amour-propre, comporte, à côté de cela, de nombreux enseignements.

Ed. du 20 mai 1924
Des fervents du football me disent: «Le rugby est à la portée de tous, puisqu’une équipe représentant une nation qui ne joue pas au rugby triomphe d’un team représentant 80.000 joueurs». Tout doucement. D’abord, plusieurs de ces joueurs pratiquèrent à Anvers en 1920; toute l’équipe a retiré, de ses trois matches en Angleterre, des conseils de Davies, de Wakefield, de Baxter et de nombreux arbitres, des enseignements précieux. Arrivée en France, elle a travaillé d’arrache-pied, poussant au maximum ses qualités physiques, et enfin étudiant toutes les méthodes au manège, en répétant jusqu’à cinquante fois. Jamais, depuis les tournées des All Blacks ou des Afrikanders en Europe, une équipe n’a suivi un tel entraînement. C’était donc une équipe «poussée» en face d’une équipe rentrée en «sommeil».
Chez nous, il est impossible de réunir un team pendant un mois pour le faire travailler tous les jours en vue d’un match. On ne put réaliser cet effort qu’au temps du Joinville du colonel Sée5. Et puis, si les qualités athlétiques des Américains étaient supérieures, il faut convenir que le rugby américain est une bonne… préparation à notre rugby. Et puis les Américains avaient fait 12.000 kilomètres pour gagner… ils voulaient la victoire à tout prix, tandis que nous…
Commencée par une victoire, la saison internationale se clôt sur un désastre inattendu. La saison est finie; préparons la saison prochaine. En attendant, place au tapis vert. — G. B.